Étiquette : États-Unis

  • Frank Cloutier

    Un ami Charles m’a un jour prêté une collection de chansons et de musiques «folkloriques» des États-Unis. Ces enregistrements datent pour la plupart de 1928 à 1934, date où les techniques d’enregistrements se sont considérablement améliorées (l’invention du microphone électrique).

    Anthology of American Folk Music a été édité et publié en 1952 par Harry Smith, un cinéaste expérimental qui était aussi mélomane. Il a collectionné les 78 tours d’enregistrements qu’il considérait comme relevant d’un folklore américain. Des mélodies irlandaises aux gospels nègres, des lamentations cadjennes aux chansons hillbilly. Une belle collection pour les amateurs de old-time music.

    Sur cette collection, un morceau m’a surpris. Je l’ai écouté à de nombreuses reprises, je l’ai même fait jouer lors de soirées où j’étais disque jockey. L’artiste avait un nom québécois, Frank Cloutier, et habitait à St-Paul au Minnesota. Une musique particulière. Tellement particulière qu’un internaute a fait des recherches sur l’origine de cette chanson, «Moonshiner’s Dance Part One», et du Victoria Café où Frank Cloutier menait son orchestre.

    Dans un essai Music, Moonshine, and Mahjong, Kurt Gegenhuber explique son intérêt pour Frank Cloutier. Il maintient également un blogue Celestial Monochord qui contient deux entrées associées à Frank Cloutier: page 1 et page 2.

    Sur ce blogue, j’ai trouvé une brève bio: «According to the 1930 United States Census, Frank E. Cloutier, the St. Paul orchestra musician, was born in Massachusetts to a French-Canadian mother. His father was born in New York and, considering his surname, I imagine he had a French-Canadian background too (although many Cloutier’s immigrated from Ireland). Frank E. served in the military during World War I, and the census gives his age, in 1930, as 32. I haven’t been able to find Frank E. in any previous census — at least not with confidence.» Selon d’autres sites web, les Cloutier proviendraient de France et non pas d’Irlande…

    Le «Moonshiner’s Dance» serait inspirée d’une pièce Over the Waves: «This song has been passed along by many individuals on its journey to Southern Illinois and beyond. Composed in 1891 by Juventino Rosas, a pureblooded Otomi Indian from Mexico, it was one of six pieces published under the title Sobre las Olas. To this day, « Over The Waves » is one of the most popular fiddle waltzes performed in the southern and southwestern United States.» Tirée du site Prairie.org

    Écoutez cette pièce de Frank Cloutier and the Victoria Cafe Orchestra, le «Moonshiner’s Dance Part One» enregistrée en 1927.

    Achetez ce bijou qu’est le Anthology of American Folk Music compilé par Harry Smith.

  • Clifton Chenier (1925-1987)

    Ma tante Anne-Marie a ramené à mon père un cadeau de son voyage en Louisiane. C’était il y a presque 20 ans. Elle était allée avec son mari pour des vacances. Une occasion pour visiter les cousins cadiens. J’y suis allé à mon tour en 1992. J’y ai rencontré de la famille éloignée, j’ai entendu des accents familiers, et bien sûr j’ai été submergé par la musique. À cette époque, des liens se forgeaient entre l’Acadie du nord et celle du sud. C’était à la veille du premier Congrès mondial acadien qui se déroulerait en 1994 dans la région du sud-est du Nouveau-Brunswick.

    Ma tante Anne-Marie avait ramené à mon père une cassette compilation de musique cadjienne et zydeco: Louisiana Cajun Classics. Beausoleil, Zachary Richard, les frères Balfa, etc. Une cassette que j’ai beaucoup écoutée, et que j’écoute toujours. J’ai le privilège d’avoir un magnétophone au bureau!

    De cette cassette, j’ai tiré une chanson de Clifton Chenier pour ce blog. Durant mon adolescence, j’avais été tellement impressionné par sa chanson sur la cassette, que j’ai recherché d’autres cassettes de la même époque. J’ai réussi à dénicher un live à Montreux (2xLP) enregistré en 1977. Trashy!

    Wikipépia: «Il apprend très jeune à jouer de l’accordéon grâce à son père Joseph Chenier. Il commence à jouer dans les bals du samedi soir avec son frère Cleveland Chenier à la washboard (littéralement « planche à laver », instrument de musique appelé « frottoir » en Louisiane).

    En 1945 il quitte la ferme familiale pour aller travailler dans les champs de canne à sucre. Il part ensuite vers Lake Charles rejoindre son frère Cleveland. Il y rencontre d’autres musiciens de zydeco et affine son style.

    Sa carrière professionnelle commence en 1954, quand il signe avec Elko Record et enregistre Cliston’s blues (sous le nom de Cliston Chanier) qui fit un succès local. Il continue avec Ay-téte-fee (Hé, petite fille, l’orthographe du titre cajun a connu beaucoup de variantes !) qui le fit connaître plus largement.

    Il fait de nombreuses tournées avec les Zydeco Ramblers et signe avec Chess Records en 1956. Le label Chess ne fait pas trop de publicité à ses disques. Il le quitte en 1958 et s’installe à Houston.

    Il signe enfin chez Arhoolie Records en 1964 qui élargit son audience au public blanc. L’Europe l’accueille en 1969 à l’American Folk Blues Festival.

    En 1973 il signe la musique du film d’Alain Corneau France société anonyme. En 1979 on lui diagnostique un diabète grave et on doit l’amputer d’un pied.

    Sa carrière est couronnée par un Grammy Award dans les années 1980.

    Il meurt en 1987 d’une maladie des reins.»

    Une longue carière et d’immenses retombées sur la musique. Voici un tribute à l’œuvre de monsieur Chenier. Ici, on peut écouter des extraits de l’album Zydeco sont pas salé de 1964.

    Le roi de l’accordéon nous livre Les zaricos sont pas salés (1964)!

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